Les cultivateurs amateurs des Jardins familiaux des pays d’Agde sont des lève-tôt.
En ces temps caniculaires, dès 6 h 30 à l’ouverture des portes, à Belle-Isle, dans un silence seulement percé par le chant des oiseaux, s’activent déjà hommes et femmes, chacun sur sa parcelle, à arroser, arracher des mauvaises herbes ou, plus agréable, récolter tomates, poivrons, aubergines encore mouillés de rosée… "Jusqu’à 10 h, on peut travailler, après c’est fini, il fait beaucoup trop chaud et c’est irrespirable, explique Jean. Alors on revient vers 19 h, et là, on peut passer une bonne soirée moins étouffante qu’en ville où j’habite, au centre d’Agde."
70 parcelles
"L’association des Jardins familiaux des pays d’Agde, gérée par le service Domanialité, a pour but de promouvoir et développer les cultures potagères, à des fins non lucratives et non commerciales. Les bénéficiaires doivent gérer les terres mises à disposition par la Ville en développant le sens de l’entraide, de la solidarité, le goût de l’échange, des méthodes, du savoir faire, des expériences au travers du jardinage", explique le président, Pierre Combes.
Quadrillées par de belles allées fleuries, 70 parcelles de terrain de 100 à 150 m2 sont ainsi louées à l’année. Ces locations sont ouvertes à tous les Agathois sans distinction. Il faut, bien sûr, être motivé, avoir vraiment envie de cultiver – même si le jardinage est un plaisir, l’activité reste physique – et être assidu, car il y a beaucoup de demandes. La sélection se fait naturellement par le travail sur le terrain. Certains y sont depuis des années, d’autres font un passage éclair.
"L’intérêt premier est économique : une parcelle d’environ 150 m2 permet à une famille de se fournir en légumes tout au long de l’année. Le jardin familial est aussi pour les familles, surtout les plus modestes, un lieu de détente et de respiration", indique Pierre Combes.
Conservatoire des traditions rurales
C’est aussi l’occasion de nouer des contacts, de faire des échanges : les jardins familiaux sont de véritables conservatoires des traditions rurales et maraîchères, d’ici et d’ailleurs, compte tenu des origines très diversifiées des jardiniers.
Ce samedi matin, une frêle silhouette est courbée dans une allée, cueillant des haricots verts. C’est celle de Marie Ramsamy, une Agathoise qui cultive son jardin depuis plusieurs années. "Avant, je venais avec mon mari. Maintenant, je suis veuve et je continue : le jardin m’a aidée à passer cette période difficile. Ici, on se connaît tous, il y a beaucoup d’entraide et d’amitié." Marie entretient son jardin avec beaucoup de plaisir : tout est bien ordonnancé, sa production est belle et elle en fait profiter des personnes nécessiteuses. Avec son voisin, elle échange plants et conseils sous une tonnelle de "chouchous", ou christophines, cucurbitacées donnant fleurs et fruits venant de la Réunion, sa terre d’origine.
" Pour moi c’est parfait, de plus, chaque parcelle est dotée d’un cabanon et l’eau est comprise dans le prix de la location. Il n’y a qu’un souci : les visites intempestives des lapins qui viennent faire leurs provisions la nuit venue ! Mais, après tout, ils sont chez eux, on peut bien les nourrir", sourit Marie.
Ainsi va la vie dans les jardins familiaux des pays d’Agde, au gré du temps et des saisons, au rythme des jeunes pousses, des rangées de salades, de choux ou de potirons…
Correspondante Midi Libre : 06 23 76 31 60.
August 10, 2020 at 10:08AM
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Jardins familiaux : belle bulle d’oxygène au milieu de la nature - Midi Libre
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