
Le 18 juillet dernier, en écho au mouvement #MeToo qui a suivi l’affaire Weinstein il y a presque 3 ans, le collectif #MusicTooFrance s’est lancé sur les réseaux sociaux en proposant, jusqu’au 30 septembre prochain, à d’éventuelles victimes de témoigner par le biais d’un formulaire. Le but : rassembler des plaintes pour dessiner des profils et accompagner les victimes juridiquement ou psychologiquement.
Le collectif invite également à utiliser le hashtag #MusicToo, lancé pour la première fois par Emily Gonneau en septembre dernier dans une lettre ouverte qui dénonce le silence qui règne sur les agressions sexuelles au sein de l’industrie musicale. Ce dimanche 20 juillet, après seulement deux jours d’existence, le formulaire a reçu près d’une vingtaine de témoignages. Certains concordent et pourront probablement faire l’objet de publication dans les médias. Comme le collectif l’explique sur Twitter, une fois que les témoignages seront suffisamment nombreux contre une même personne, l’affaire pourra à ce moment-là être rendue publique sans craindre la diffamation.
Dans la même idée, le compte Instagram Diva cherche à dénoncer le sexisme dans la musique mais aussi l’inégalité entre les hommes et les femmes, tant sur la question de la rémunération que sur celle de la représentation aux postes les plus importants.
Un manifeste engagé
Dans un manifeste, le collectif #MusicToo explique les raisons qui ont mené à sa création. Ses membres sont anonymes mais font ou ont fait partie du milieu musical, qu’ils affirment être « dominé par les hommes ». Ils précisent par la suite que « le rapport de pouvoir est tel que les abus […] ne sont jamais dénoncés, de peur de perdre son emploi, dans un secteur très concurrentiel et sexiste ». Quelques chiffres sont également évoqués : « 1 femme artiste sur 3 a été agressée ou harcelée sexuellement dans l’industrie musicale en France, […] 97% des groupes programmés par les grands festivals de musique sont composés exclusivement ou majoritairement d’hommes […] 88 % des programmateurs de salles de musiques actuelles sont des hommes ».
Des avancées, mais pas encore de victoire
Le monde de la musique, comme les autres secteurs, n’est pas épargné par les agressions et discriminations liées au sexe. En 2019, la page Facebook “Paye ta note” avait été créée pour recueillir les témoignages sexistes dans le milieu. Peu de temps après, Télérama publiait une enquête réalisée par Valérie Lehoux qui témoignait de comportements aberrants. Un manifeste a même été signé par près de 1 200 professionnelles du secteur : le F.E.M.M. — pour “Femmes Engagées des Métiers de la Musique”, afin de dépasser le sujet du harcèlement et de lutter contre la surreprésentation des hommes.
Malgré ces actions, les affaires restent fréquentes. Le 18 mai dernier, le collectif Qui Embrouille Qui annonçait l’incarcération de l’un de ses membres — désormais évincé du groupe — pour « des actes graves incluant plusieurs victimes ». Début juillet, c’est la star du dubstep Bassnectar qui est accusé d’abus sexuels sur mineures et se retire de la musique. Plus récemment encore, le label de rock Burger Records fermait ses portes suite à des témoignages de violences sexuelles et d’atteintes sur mineures. Le combat n’est donc pas gagné, même si la parole commencent — enfin — à se libérer.
Le collectif #MusicTooFrance est présent sur Instagram, Twitter et Facebook, en plus du formulaire de témoignage qu’il est possible de remplir en ligne et anonymement.
July 22, 2020 at 11:20PM
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MeToo : et si la parole se libérait aussi dans le milieu de la musique ? - Trax
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